« Ma sœur avait justement une vocation un peu différente de la mienne : moi j’ai abouti à un résultat, elle n’a abouti à rien. »
Paul Claudel, Mémoires improvisés, 1951
« Ce n’est pas ma place au milieu de tout cela, il faut me retirer de ce milieu, après quatorze ans, aujourd’hui d’une vie pareille, je réclame la liberté à grands cris ».
Camille Claudel à Paul Claudel, 3 mars 1927
Les sculptures de Camille Claudel sont le reflet de la vie qu’elle a menée. Une adéquation totale entre l’œuvre et l’artiste. Une vie consacrée à l’art, transfigurée par la matière. Pourquoi a-t-elle accepté de vivre 33 ans en asile d’aliénés ? Elle, cette femme libre, à contre-courant de son époque, de cette société ultra-conservatrice de la fin du XIXe. Pourquoi n’a-t-elle pas mis fin à ses jours ?
Peut-être parce qu’il y avait : Mon Petit Paul.
Le frère et la sœur, unis comme des jumeaux, soudés par leur soif de vivre et de créer, puis séparés par la vie, leurs choix de vie.
Mon Petit Paul, comme un cri d’amour à travers la distance et l’horreur de l’enfermement. Si elle a choisi de vivre, c’est peut-être parce qu’il y avait son frère.
Du côté de Paul, comment vivre cette responsabilité ? Comment, à la fin de sa vie, revient-il sur le choix d’avoir fait interner sa sœur ? Lui qui est allé la voir 13 fois en 30 ans
d’enfermement. Lui le vieil homme, l’artiste, l’académicien, le père de famille nombreuse, le croyant. Quels souvenirs le hantent ? Y a-t-il une réconciliation possible ?
Mercredi 4 décembre 2024
Jeudi 5 décembre 2024
Mercredi 11 décembre 2024
Jeudi 12 décembre 2024
2e et 3e francophones
Lieu : Théâtre des Osses